normand lebrecht

01 mai 2023

Un reportage exclusif de Jonathan Sutherland :
L’Opéra, construit pendant la dictature de Hoxha, a un air de bunker communiste. L’acoustique était fine, sèche et totalement dépourvue de résonance. Les espaces publics sont inexistants et le seul bar est situé dans l’Opera Cafe à côté.

L’orchestre était composé de moins de 50 joueurs dans la fosse, dont 6 premiers violons et seulement 2 contrebasses. La diction chantée était médiocre. Il m’a fallu 15 minutes dans l’acte 1 pour réaliser qu’ils chantaient en fait Sannt-Saëns Samson et Dalila en français original.

Il y avait des surtitres en albanais pour ceux qui ne parlaient pas français et des surtitres en français pour les francophones qui ne comprenaient pas un mot. La mise en scène était minimale – pour le dire gentiment. Six monolithes bancals de Stonehenge-ish comprenaient l’ensemble de la mise en scène en trois actes avec de petits ajouts d’un futur lit de fornication pour Dalila dans l’acte 2 et quelques étapes dans l’acte 3.

Le réalisateur a décidé de minimiser la fidélité textuelle. Plutôt que de tuer Abimélech avec sa propre épée, l’indomptable Israélite rend simplement inanimé le smarmy Satrap d’un coup fatal sur l’épaule. Il n’y avait pas de Philistins infâmes qui se cachaient derrière la chambre de Dalila pour donner au héros corné un buzzcut et aveuglant. Samson est simplement sorti de la chambre de Dalila et est revenu dans l’acte 3 avec un coupé
balkanique et yeux de raton laveur. Au lieu d’un petit garçon conduisant Samson aux piliers comme spécifié dans le livret, deux soldats philistins l’attachent aux deux côtés du temple, permettant à la boule de démolition d’un seul homme de faire des ravages. Les prêtresses de Dagon, amoureuses du printemps, semblaient aussi misérables que les Hébreux réduits en esclavage. La Bacchanale orgiaque avait l’érotisme d’une danse de grange du dimanche après-midi dans une maison de retraite. Il n’y avait pas de programmes donc les noms des chanteurs restent un mystère.

Le très grand Samson avait un timbre intéressant rappelant fortement Luciano Pavarotti mais avec de sérieuses lacunes techniques. Tout ce qui était plus doux que le mezzo-forte devenait laid et avalé, mais les si bémols du haut étaient du clairon. On espère un work in progress. À la fin, le public s’est levé (presque) comme un seul dans une standing ovation. On se demande comment ils réagiraient à une performance semi-décente.

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By mrtrv